Actualités : VENTE DU PAIN

Acheter une baguette de pain à 9, 10 ou 11 DA est un fait depuis plusieurs mois dans certaines localités du pays. Des boulangers, irrespectueux de la loi, ont, de leur propre chef, décidé d’en augmenter le prix. Une attitude dénoncée par le comité des boulangers et sévèrement réprimée par le ministère du Commerce.
Meriem Ouyahia – Alger (Le Soir) - Depuis plus de deux ans, le problème du prix de la baguette de pain se pose. De rencontre en rencontre, de promesse en promesse, rien n’a été fait pour régler définitivement cette question. Un diktat qui ne dit pas son nom a été imposé. Des boulangeries ont, de fait, augmenté le prix du pain. EIles ne le cèdent plus à 7,5 DA pour le simple ou à 8,5 DA pour l’amélioré. De plus, le manque de farine sur le marché et sa hausse de prix n’a fait qu’«envenimer » encore plus la situation. Ce qui fera dire au secrétaire général de l’Union générale des commerçants et artisans (UGCAA), Salah Souilah, que les boulangers doivent acheter directement auprès des minotiers cette matière. «Les grossistes sont responsables de cette augmentation des prix et de la spéculation entourant la farine», a-t-il déclaré. De ce fait, les grossistes seront, en d’autres termes, mis en quarantaine par les boulangers. Une décision qui, selon son initiateur, devrait permettre une meilleure maîtrise de la chaîne. Il précise que le plafond de cession aux boulangers à 2 000 DA le quintal n’est pas respecté. En effet, les prix à la production et aux différents stades de la distribution de la farine destinée à la panification et aux ménages sont fixés par décret exécutif n° 96-132 du 13 avril 1996. Ce prix est déterminé sur la base d'un prix de cession de 1 285 DA le quintal de blé tendre par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) aux minotiers. Le différentiel entre le prix de revient à l'importation du blé tendre et le prix de cession aux minoteries ainsi retenu est couvert par le budget de l'Etat qui consacre annuellement 55 milliards de dinars. S’agissant du prix de la baguette augmenté unilatéralement par certaines boulangeries, Salah Souilah a décrié cette attitude la qualifiant d’«illégale ». Il ne manquera pas, toutefois, de rappeler que près de 3 000 boulangeries ont baissé rideau durant ces dernières années. Près de 14 000 sont en activité. A ce sujet, un recensement des boulangeries ayant cessé leur activité à cause de la rareté de la farine est en cours. Il s’effectue en collaboration avec les services du ministère du Commerce. Ce dernier, à sa tête El Hachemi Djaâboub, a instruit, il y a de cela une semaine, les 48 directions de contrôle de prix d’être plus rigoureux envers les boulangeries. Ces dernières verront même leurs commerces fermés en cas de non-respect du prix réglementaire. A relever qu’une rencontre est prévue pour le 23 janvier. Celle-ci réunit le comité des boulangers et les membres du ministère du Commerce. Ce comité affilié à l’UGCAA proposera une série de mesures à même de permettre aux boulangers de «gagner honnêtement leur vie». Elles s’articuleront autour de la baisse des différentes charges.
M. O.
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